Effet tunnel et zone de confort ou le syndrome de l’expert
L’être humain n’est pas génétiquement préparé à gérer des crises. Il apprend de chaque situation « extra-ordinaire" pour que celle-ci devienne plus facilement acceptée par la mise en place de procédures voire de plans.
Nous vivons dans un monde où tout se trame dès le temps de paix. Nous identifions des risques, des scénarios et nous préparons des plans pour faire face aux conséquences et en y intégrant les recommandations des experts.
Le temps de crise nous rappelle chaque jour que tout ce qui a été prévu ne fonctionne pas. Cela ne veut pas dire que le plan est mauvais, il est juste incomplet pour gérer une crise.
Les effets du stress en période de gestion de crise sont caractérisés par un effet tunnel et la volonté de rester dans une zone de confort. Cela signifie tout simplement que je n’ai qu’une vision partielle de la réalité et celle-ci est uniquement liée à mon expertise et à ce que j’ai préparé en temps de paix, à savoir les plans. Nous ne pouvons pas gérer une crise avec un plan, nous gérons une crise en créant un modèle de réponse qui n’existe pas. C’est pourquoi le rôle du gestionnaire de crise est de « désiloter » les expertises pour tenter d’aligner les points de vue différents sur une droite qui représente le cap à suivre.